
Le nombre de transactions électroniques en Belgique est en constante augmentation. Nous avons demandé à Eric Spapens, Directeur Marketing de Worldline Merchant Services, de nous fournir des éclaircissements sur trois questions précises.
Quelles sont les dernières évolutions majeures dans le domaine des paiements électroniques ?
Tout d’abord, les transactions deviennent de moins en moins visibles. Dans un monde où numérique et physique s’amalgament, le consommateur est à la recherche d’une conversion fluide et d’une expérience de paiement sans barrière. Les réseaux sociaux, les chatbots et les technologies de reconnaissance vocale, je pense à Siri d’Apple, sont de nouveaux acteurs qui proposent aux consommateurs d’acheter des produits ou services sur leurs plateformes. C’était déjà le cas en 2016 pour 31 % des utilisateurs de WeChat. À l’horizon 2020, 3 recherches sur 10 seront effectuées au moyen de la technologie de reconnaissance vocale et 80 % des marques auront recours aux chatbots pour discuter avec leurs consommateurs.
Les paiements sont, par ailleurs, de plus en plus souvent intégrés à des services de paiement non bancaires. Le marché évolue rapidement vers un écosystème ouvert où fournisseurs technologiques et autres acteurs accèdent aux transactions bancaires grâce à la Payment Service Directive 2 (PSD2), une réglementation qui vise à uniformiser davantage encore les opérations de paiement au sein de l’Union européenne. Les consommateurs ont ainsi la possibilité d’effectuer des transactions bancaires au départ de l’environnement numérique du webshop ou de l’application où ils se trouvent. Dans ce monde transparent, l’identité et l’authentification sont plus importantes que jamais.
Je relève par ailleurs une envolée des cryptomonnaies et des tokens, comme le bitcoin, sous l’impulsion d’initiatives fintech. Dans l’optique d’une société sans argent liquide, ou cashless society, c’est une évolution que Worldline ne peut qu’applaudir. C’est la raison pour laquelle nous avons soutenu, en août 2018, le développement et le lancement de la première plateforme d’échange belge de crypto-actifs : BIT4YOU.
Quelles sont les principales tendances qui se dessinent ?
Les cartes de débit et de crédit sont les premières à avoir réuni le monde physique et le monde numérique des services de paiement. Bien qu’elles ne soient pas vouées à disparaître à court terme, des méthodes de paiement alternatives ont le vent en poupe. Prenons les exemples des credit transfers, du direct debit et des Instant Payments : des méthodes de paiement révolutionnaires qui créditent immédiatement un montant, peu importe l’heure et quelles que soient les banques entre lesquelles s’effectue la transaction. La dernière, principalement, est une évolution capitale pour le marché des « paiements directs sur place », « on the spot payments » en anglais, et pour les paiements de marchandises de grande valeur, comme les œuvres d’art ou les voitures.
Les cartes bancaires (et les smartphones) sont de plus en plus souvent utilisées pour les paiements sans contact. Cette technologie n’en est qu’à ses balbutiements en Belgique, mais sa facilité d’utilisation et le gain de temps séduisent les consommateurs. La plupart des nouvelles cartes bancaires émises en Belgique permettent les paiements sans contact : un beau stimulant pour lacashless society.
À moyen terme, même des objets seront liés à des comptes bancaires. Grâce à l’intelligence artificielle (IA), un frigo connecté sera capable, par exemple, de commander des denrées alimentaires dès que le stock s’amenuisera. Les voitures paieront d’elles-mêmes les tickets de parking et les frais de péage, sans intervention de la part du chauffeur. Grâce à ses 4 500 ingénieurs aux quatre coins de la planète, Worldline veille à ce que la sécurité des données financières reste garantie, dans un monde qui s’annonce ultra-connecté.
Nous tablons, par ailleurs, sur une augmentation de 21,8 % du nombre de paiements mobiles à l’échelle mondiale entre 2015 et 2019. Les émetteurs de cartes conçoivent, dès lors, de nouveaux services, comme les paiements instantanés par carte, les portefeuilles électroniques et les paiements au moyen de la technologie IoT. Worldline a déjà démontré, au printemps 2018, que l’Internet des objets (IoT) et le monde des paiements pouvaient être tout à fait complémentaires. Nous avons présenté une machine à café Siemens contrôlée par Valina, notre terminal POS. Les consommateurs n’ont qu’à scanner un code QR via Facebook Messenger pour commander directement un café.
Le cash a-t-il toujours un avenir ?
Nous allons tout droit vers une société sans argent liquide. En Europe occidentale, seuls deux biens et services sur trois (66 %) sont encore payés en liquide. En Amérique du Nord, le consommateur a de plus en plus recours au paiement électronique (52 %), au détriment des pièces et des billets (48 %). À l’échelle mondiale, outre la Belgique, la Suède (où 81 % des paiements sont déjà électroniques) et la Corée du Sud (qui aspire à devenir une coinless society en 2020) sont en tête du peloton. Chez nous, les paiements électroniques pour de petits montants ont le vent en poupe depuis plusieurs années, notamment en raison du fait qu’il ne faut pas entrer de code PIN pour les montants inférieurs à 25 €. Près de 27 % des paiements réglés par voie électronique concernent des montants de moins de 10 € et 11 % des montants de moins de 5 €.
Le paiement électronique simplifie la vie des consommateurs et peut se traduire par de belles économies pour les pouvoirs publics. Des études démontrent que certains pays dépensent jusqu’à 1,5 % de leur PIB en impression et distribution d’argent liquide. Les banques et les détaillants peuvent, quant à eux, économiser plusieurs milliards par an en renonçant aux transactions en liquide. « Le temps, c’est de l’argent », dit-on. Enfin, les technologies de paiement électronique sont plus sûres, tant pour les commerçants que pour les consommateurs, et plus contrôlables que le cash. En tant que leader européen du marché des services de paiement et transactionnels, Worldline ne peut que se réjouir de cette évolution vers une société sans argent liquide. Nous proposons aux commerçants tout un éventail de services qui leur permettent d’offrir, à leur tour, des solutions innovantes aux utilisateurs finaux.