
Tout le monde connaît et accepte la mention « À consommer de préférence avant le » sur les aliments ou les médicaments. Ne serait-il pas intéressant d’introduire une date de péremption pour les règles et les procédures ?
De nombreuses règles voient le jour à la suite d’un changement ou d’un problème. Il en va de même dans le monde des entreprises : on met souvent de nouvelles règles (commerciales) en œuvre quand il faut résoudre un problème bien précis. Ces nouvelles procédures sont généralement très pertinentes et utiles sur le moment même. Mais notre société évolue constamment. Le philosophe grec Héraclite l’avait déjà compris en 500 av. J.-C. : « Rien n’est permanent, sauf le changement. » S’il vivait à notre époque, il verrait que sa citation est toujours bel et bien d’actualité.
On pourrait penser que la plupart des règles évoluent de manière très flexible au rythme du changement de notre environnement. Or la majorité d’entre elles ne changent pratiquement pas. Pire, la plupart de nos règles et lois actuelles datent d’il y a plusieurs décennies, voire plusieurs siècles. Prenons un exemple : aux États-Unis, le système d’unités de mesure anglo-saxonnes (pouce, pied, yard…) est toujours en vigueur et se fonde sur les « tailles » des citoyens du… Moyen Âge.
Aucune règle n’est éternelle. D’où ma proposition d’instaurer une date de péremption pour toutes les règles et toutes les lois. Chacune s’appliquerait cinq ans maximum, puis devrait être réévaluée. Est-elle encore utile et pertinente ? Les avantages compensent-ils les inconvénients ? Si la réponse à ces questions est « oui », on pourrait alors la reconduire pendant cinq ans. Dans le cas contraire, on l’abolirait.
Cyriel Kortleven,
orateur international qui se consacre au thème « VeranderMindset » (la mentalité du changement) et auteur de plusieurs livres, dont Less is Beautiful.
Nous publions chaque semaine une courte méthodologie pour appliquer le principe du « less is more ». Voici le deuxième conseil de Cyriel Kortleven.