
Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.
Le D&I Census évalue le niveau de la diversité et de l’inclusion (D&I) dans le secteur du marketing et de la communication. Les résultats belges ont été récemment publiés. L’enquête met en lumière des défis importants dans les domaines de la situation familiale, de l’âge et du genre, mais aussi de l’orientation, de l’ethnicité et du handicap. Nombre de ces domaines suscitent encore des discriminations et des inégalités dans le monde, y compris dans le secteur belge du marketing.
Le secteur Marcom international a collaboré pour la première fois à l’initiative de la WFA (World Federation of Advertisers) afin d’évaluer la situation dans 27 pays. Ont notamment été examinées la diversité de notre secteur et les expériences des personnes en matière de diversité et d’inclusion sur le lieu de travail, y compris leur sentiment d’appartenance et leur perception des progrès en la matière.
Les initiateurs de cette enquête à grande échelle au niveau de la Belgique sont l’UBA (United Brands Association), l’ACC (Association of Communication Companies), l’UMA (United Media Agencies), VIA (Audio-Visual media) et Kantar. Au total, 580 collaborateurs du secteur du marketing et de la communication ont rempli le D&I Monitor.
Inclusion
Sur l’indice d’inclusion de Kantar, composé à partir des réponses aux questions au sujet du « sentiment d’appartenance », de « l’absence de discrimination » et de « la présence de comportements négatifs », la Belgique obtient un score supérieur à la moyenne internationale (74 % contre 64 %), ce qui lui vaut même le score le plus élevé de tous les pays de l’étude. La Belgique fait donc plutôt partie des bons élèves. Il n’en reste pas moins que 26 % des répondants déclarent encore vivre des expériences négatives. Il reste donc une incontestable marge d’amélioration.
Le manque de diversité et d’inclusion fait partie des préoccupations majeures d’un secteur qui s’efforce d’attirer les bons talents : 8 % de tous les Belges interrogés déclarent être susceptibles de quitter leur entreprise ou leur secteur actuel en raison du manque d’inclusion qu’ils subissent. Chez les collaborateurs d’origine non belge, ce pourcentage atteint les 14 %. Moins de la moitié des répondants (47 %) pensent que leur entreprise prend activement des mesures pour plus de diversité et d’inclusion, contre 60 % dans le reste du monde.
Malgré ces graves manquements, le secteur marketing continue d’obtenir des scores plus élevés que toutes les autres catégories analysées par le partenaire de recherche Kantar, avec un indice d’inclusion global atteignant les 64 %. Il arrive juste devant le deuxième secteur le plus performant, à savoir celui de la santé et des produits pharmaceutiques, et ses 60 %. Les formes de discrimination identifiées le plus souvent au cours de l’enquête aux quatre coins du monde sont la situation familiale et l’âge.
Quel rôle joue la situation familiale ?
En ce qui concerne l’égalité de traitement en matière de situation familiale, 25 % des Belges interrogés n’estiment pas que leur entreprise traite ses collaborateurs de manière égale, par rapport à 27 % à travers le monde. Il est intéressant de noter que cet avis est partagé par 29 % des femmes, contre 18 % des hommes. Pas moins de 32 % des sondés pensent même que la situation familiale peut porter préjudice à leur carrière. Cet avis est, une fois encore, partagé plus souvent par des femmes (36 %) que par des hommes (23 %).
Qu’en est-il de la discrimination liée à l’âge ?
En ce qui concerne l’âge, 22 % des personnes interrogées estiment que leur entreprise ne traite pas ses collaborateurs de manière égale, contre 27 % à l’international. Ce pourcentage est plus élevé chez les femmes (24 %) que chez les hommes (19 %). 27 % des répondants pensent en général que leur âge peut nuire à leur carrière. La tranche d’âge des plus âgés est plus encline à penser que l’âge porte préjudice à leur carrière, contrairement aux plus jeunes qui estiment que l’âge peut être un avantage.
Un handicap physique ou mental est-il un facteur restrictif ?
Pas moins de 8 % des personnes interrogées à travers le monde et souffrant d’un handicap déclarent avoir été victimes d’une discrimination en raison de leur handicap (physique ou mental). Leurs résultats quant au « sentiment d’appartenance à mon entreprise » ont également tendance à être plus faibles (73 % contre 82 %). Ce sont les répondants belges qui ont subi le plus de discriminations parmi tous les groupes (10 %) et 17 % pensent même que leur handicap a été un frein dans leur carrière.
Et la discrimination fondée sur la religion ?
Environ 7 % des répondants ont déjà été victimes de discrimination basée sur la religion. L’appartenance à une minorité religieuse est le principal obstacle à l’évolution professionnelle (23 %).
Qu’en est-il des disparités entre les hommes et les femmes ?
La différence d’expériences vécues par les hommes et les femmes en matière de situation familiale a déjà été citée. Les femmes se sentent généralement moins à l’aise dans leur entreprise (80 % contre 85 % des hommes) et se sentent freinées dans leur carrière (16 % contre 10 % des hommes). Un véritable fossé sépare les hommes (67 %) et les femmes (55 %) en ce qui concerne leur confiance en matière de signalement d’un comportement indésirable aux RH ou au management supérieur.
Orientation sexuelle
Aucune personne interrogée appartenant à la communauté LGBTQ+ n’a elle-même été victime de discrimination. Leur sentiment d’appartenance à l’entreprise est cependant plus faible (74 % par rapport à 83 % pour les hétérosexuels).
Nationalité
Pas moins de 3 % des personnes sondées ont déjà été victimes de discrimination en raison de leur nationalité. Le sentiment d’appartenance à l’entreprise est également plus faible pour les non-Belges (72 % contre 83 %).
Un sondage de suivi en 2023
Il appartient désormais à chacun de nous de collaborer afin de rendre le secteur plus diversifié et inclusif et de mesurer nos progrès collectifs lors d’un second sondage, au printemps 2023. Le Guide D&I, un guide qui comprend de nombreux exemples de la manière dont la diversité et l’inclusion peuvent être intégrées au cours du processus créatif, peut vous y aider.
À propos du Census : le D&I Monitor est basé sur les 5 dimensions suivantes en matière de diversité : le genre, la nationalité, l’orientation sexuelle, la religion et le handicap. Le D&I Monitor belge a été rempli par 580 collaborateurs, 63 % de femmes et 37 % d’hommes. 88 % des sondés ont la nationalité belge. Le pourcentage des handicapés mentaux ou physiques s’élève à 5 %, 61 % sont non religieux et 87 % sont hétérosexuels. Les résultats internationaux sont basés sur plus de 10 000 répondants appartenant à 27 zones du monde entier, interrogés entre juin et juillet 2021.
Documents
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Report Belgium D&I survey 2021.pdf
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International report WFA The Global DEI Census 2021.pdf
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