Trois questions à Johan Claes, Employer Branding & Sourcing Manager à la STIB

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"Tout profil devrait ou devra être ‘digital’ afin de naturellement assimiler toute solution qu’offre le digital dans son travail de tous les jours." Interview avec Johan Claes.

En matière de recrutement, quels profils privilégiez-vous pour aider la STIB à se positionner sur le digital ?

Je pense qu’il y a deux façons de répondre à cette question.

Quand on parle digital, ou positionnement digital, tout le monde pense bien sûr aux métiers « nouveaux médias » ou « médias sociaux ».

De ce côté-là, à la STIB, nous sommes assez bien équipés : nous avons d’une part l’équipe Médias Sociaux, qui est responsable de toute la communication ‘corporate’, informative ou plus ludique, et qui vient en renfort lors de grosses perturbations sur le réseau. Il y a d’autre part l’équipe Customer Care, qui elle est responsable de la gestion de toutes les demandes ‘clients’ comme p.ex. questions sur le réseau et le trafic, les abonnements, les tarifs etc.  

En-dehors de ces deux équipes, il y a bien entendu des responsables ‘digitaux’ dans les divisions Ressources Humaines, Marketing et Vente, qui à chaque fois sont responsables des actions liées à leur propre business. Pour chacune des activités, nous utilisons les supports adéquats (Facebook, Instagram, LinkedIn, Blog,...) en fonction du genre de communication ou action à mettre en place.

Il est assez facile de recruter ce genre de profil, car beaucoup de nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi ont la technique et l’approche digitale ‘dans les doigts’, que ce soit de par leurs études en communication ou en marketing ou de par une approche autodidacte (blogueurs p.ex.).

Mais trop rarement on pense aussi au digital dans tous les autres métiers, que ce soit au niveau technique, management ou autre. Il n’y a pas que l’utilisation des nouveaux outils digitaux, il y a aussi la façon de penser ‘digitale’ et le fait d’incorporer le digital dans tous les processus ou projets qu’on met en place. Tout profil devrait ou devra être ‘digital’ afin de naturellement assimiler toute solution qu’offre le digital dans son travail de tous les jours. Il n’y a qu’à penser aux services web, aux ‘open data’, aux chatbots de toutes sortes, aux grandes avancées dans le domaine de l’intelligence artificielle, des algorithmes ou de la virtualité des choses, etc.  

Il ne faudra donc pas ou plus se positionner sur le digital, il faudra penser et ‘être’ digital.   

Les fonctions sont amenées à évoluer au fil des évolutions digitales. Quels sont les métiers d’avenir à la STIB ?

La STIB est une société qui, en-dehors des métiers de la conduite et des fonctions administratives ou de support, est très technique. Techniciens, bachelors, masters et ingénieurs, tous suivent les technologies de près. De plus, de par notre activité, nous avons énormément de métiers ‘atypiques’. En-dehors de nos collègues des Transports Publics, il n’y a pas beaucoup d’endroit où on trouve des fonctions comme chez nous. Pour ce qui est du métro par exemple, ça se limite même à la STIB.

L’évolution des nouvelles techniques, la formation continue et transformation du secteur tout à fait spécifique, fait que nos collaborateurs techniques sont continuellement en évolution. Et qui dit ‘technique’ aujourd’hui, dit automatiquement ‘digital’, les deux sont obligatoirement liés.

Tous nos métiers techniques sont donc de facto des métiers d’avenir puisque non seulement notre secteur, la mobilité, est un secteur d’avenir, et est en permanente évolution mais les métiers étant voués à suivre cette évolution, se transforment progressivement également.

Je suis d’avis par contre qu’on ne parle pas encore  suffisamment de la quatrième révolution industrielle, sauf malheureusement pour faire peur quant aux métiers qui risquent de disparaître. Je pense que beaucoup de personnes n’envisagent pas encore bien quelles répercutions cela aura sur notre vie de tous les jours, et donc sur notre travail également. Ce sont des années passionnantes qui nous arrivent, toutes nos certitudes se chamboulent. Je comprends que ça puisse faire peur, mais ça ouvre aussi à plein de nouvelles perspectives, il faut s’y préparer.

Comment un collaborateur ou un candidat peut-il renforcer ses compétences digitales ?

S’informer et se former, en continu, je pense que c’est le seul moyen.

S’informer de façon intelligente, ne pas forcément adopter ou suivre toute nouveauté lancée sur le marché. Faire la différence entre ‘Hype’ et ‘Tendance’. Le défi sera de faire le bon tri entre le ‘Nice to know’ et le ‘Need to know’, dans son domaine à soi, entre les outils ‘fun’ et les outils intéressants pour son activité, quelle qu’elle soit. On ne peut plus être spécialisé(e) en tout, mais on peut faire en sorte de pouvoir dialoguer au même niveau avec tout expert.

Tout le digital ou tout ce qui comprend du digital évolue à une vitesse folle, et c’est parfois dur de suivre toutes ces nouvelles technologies, surtout pour les générations des moins jeunes ;-). Mais à nouveau, quoi de plus passionnant et d’enrichissant que d’apprendre de nouvelles choses tous les jours ?!