
Flux et reflux. Telles sont les caractéristiques des vagues successives de l’étude d’audience CIM Radio, du moins pour les émetteurs francophones. Pour la publication portant sur le premier trimestre 2017, bien qu’en recul par rapport à la dernière vague 2016, Vivacité (14,59%) détrône Contact (13,64%) en parts de marché ; la radio publique perd 0,3 point, là où le dauphin recule de 1,5 point. Contact reste toutefois leader en daily reach avec 577.900 auditeurs, soit une croissance de près de 9%, vs. 558.120 auditeurs pour Vivacité (-0,3%).
Bel RTL retrouve la troisième marche du podium avec une pdm en berne de 1,2 point à 13,64% et un daily reach de 526.000 auditeurs, venant de 579.000 lors de la dernière vague 2016 qui n’était déjà pas bien flamboyante. Autre déconvenue : Nostalgie, dont la pdm recule de près de 3 points à 11,4% et le daily reach de 2,4% à 460.280 auditeurs.
Derrière ce quatuor, Classic 21 et La Première réalisent de bonnes performances, avec respectivement 10,1% et 7,7% pdm, en hausse de 1,1 et 1,5 point. Classic 21 gagne également près de 6% en daily reach à 338.760 auditeurs et La Première plus de 12% à 361.290 auditeurs. Paradoxe : elle réalise ses meilleurs scores depuis longtemps à la veille de sa nouvelle grille, présentée le mois dernier… Quoi qu’il en soit, les deux radios RTBF devancent désormais NRJ qui, à l’instar de sa cousine Nostalgie, réalise un contre-performance, passant de 6,3% à 5% pdm et perdant 7% en daily reach à 330.490 auditeurs.
Sous la barre des 5% pdm, on retrouve Pure (3,36%), Fun (2,58%), Musiq’3 (2,39%), DH Radio (1,36%), Mint (1%) et Chérie FM (0,12%).
On notera également que DH Radio semble profité de son nouveau format "music only" puisqu'elle est numéro deux en durée d'écoute (170'), derrière Classic 21 (183') et devant Vivacité (160').
Les commentaires des trois principaux opérateurs francophones
A l’aune de ces résultats, Eric Adelbrecht, Directeur Général des Radios chez RTL Belgium, s’en prend à la RTBF. Il estime en effet que « les résultats de cette nouvelle vague attestent d’une situation bien connue du secteur : la difficulté des radios privées à composer avec un acteur public aux visées commerciales toujours plus fortes. »
Il détaille : « Le secteur radiophonique en Communauté française est depuis toujours régi par un équilibre très fragile entre ses différents acteurs. Force est pourtant de constater l’augmentation continue des velléités commerciales du secteur public dont le modèle de certaines radios est littéralement calqué sur certaines stations privées. Aussi, à l’heure où le Gouvernement de la Communauté française envisage de nouvelles règles plus contraignantes encore pour les opérateurs privés, il lui revient d’ouvrir les yeux sur la réalité du secteur. Face à l’évolution des radios publiques et à l’importance de leurs moyens, les radios commerciales ne peuvent faire face aux nouvelles obligations envisagées actuellement par le Gouvernement, indépendamment des principes qu’elles entendent défendre. De telles obligations reviendraient de fait à menacer purement et simplement la viabilité d’initiatives radiophoniques privées en Communauté française. »
A la RTBF, on se réjouit évidemment de ces résultats : « Les cinq chaines du service public comptabilisent une part d’audience jamais atteinte de 38,2%, ce qui confirme une nouvelle fois le groupe RTBF dans sa position de leader en Fédération Wallonie-Bruxelles. »
« Dans sa globalité, le média radio confirme sa bonne forme et réalise une belle performance avec une nette progression du nombre d’auditeurs par rapport à la vague précédente (+2% chaque semaine). Cet effet positif provient essentiellement des auditeurs toujours plus nombreux à écouter la RTBF (+4% chaque semaine). Le groupe RTBF booste ainsi le média radio et conforte sa position de leader dans le paysage radio francophone, largement acquise depuis 2012. »
Pour N-Group, Frederic Herbays, Brand Manager de Nostalgie : « Cette vague nous étonne à plus d’un titre car il n’y a pas eu d’ajustements de grille ni de programmation depuis septembre dernier. Une telle différence de mesure (due essentiellement à la durée d’écoute, de 183' à 151') pose donc question. A l’analyse de ce résultat sur l’ensemble de la saison, notre stratégie positive et notre positionnement de radio musicale adulte permettent chaque jour à Nostalgie de fidéliser de nombreux auditeurs. Aujourd’hui, Nostalgie retrouve sa quatrième place dans le classement des radios en Belgique, ce qui représente une belle motivation afin d’encore vous étonner dans le futur. »
Chez NRJ, son alter ego Nicolas Fadeur, Brand Manager NRJ : « Des changements ont été opérés à la rentrée de janvier 2017 dans notre matinale ainsi que tout au long de la journée, ce qui implique d’avoir fortement perturbé nos auditeurs quotidiens. C’est pour cela que notre durée d’écoute et le nombre d’auditeurs sont en diminution. Je suis convaincu qu’aujourd’hui la marque NRJ répond à l’attente des millennials et que la stratégie est la bonne. Nous suscitons d’ailleurs énormément de curiosité : nous attirons de nouveaux auditeurs semaines (60.000 de plus), ce qui n’était plus arrivé depuis longtemps. Ceux-ci sont maintenant à fidéliser. C’est ce travail que nous allons opérer dans les prochains mois. »
En Flandre, Radio 2 renforce sa part de marché, passant de 28,6 à 31,3%. C’est son meilleur résultat depuis quatre ans. Elle touche 1.339.800 auditeurs par jour (+1,5%) et elle a vu sa durée d’écoute augmenter de 258’ à 271’.
La deuxième place en part de marché revient à nouveau à Studio Brussel, avec une part de marché stable de 12,4% mais un recul au niveau de son daily reach à 684.210 auditeurs (-2,4%). Idem pour Qmusic à 761.320 auditeurs - c’est la deuxième radio de Flandre en daily reach -, dont la part de marché reste stable à 11,1%.
En-dessous du trio de tête, les trois poursuivantes perdent des plumes en daily reach : MNM (9,7% pdm) recule de 8,5% à 695.220 auditeurs, JOE (8,4% pdm) chute de plus de 10% à 418.440 auditeurs, et Radio 1 (8,1% pdm) perd 8% à 613.750 auditeurs. Pour sa part, Nostalgie progresse légèrement et renforce sa part de marché, de 5,7 à 6%, en augmentant son nombre d’auditeurs par jour moyen de 379.000 à 403.400.
Côté méthodo, on notera que cette s'est étalée sur 13 semaines au lieu des 12 habituelles. 7.628 interviews ont été réalisées par GfK entre le 9 janvier et le 9 avril, et 5.034 carnets d'écoute collectés, dont 23% complétés online.