
Fin octobre, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a présenté les résultats de son étude « l’Egalité de genre dans les métiers de l’audiovisuel ». Cette étude permet de combler un manque d’analyses spécifiques et de données statistiques en Fédération Wallonie-Bruxelles sur cette question.
Selon le CSA, « l’objectif était avant tout de dresser un premier état des lieux quantitatif de la répartition hommes – femmes dans les métiers de l’audiovisuel en Fédération Wallonie-Bruxelles, mais aussi de comprendre les mécanismes des inégalités et de réfléchir à des leviers ou pistes d’actions pour accroître l’égalité de genre ».
L’étude dresse une série de constats relatifs à des inégalités entre les hommes et femmes au sein des métiers de l’audiovisuel. Certains de ces constats sont communs à l’audiovisuel et à de nombreux secteurs professionnels. D’autres sont spécifiques au secteur audiovisuel. Nous pouvons citer notamment les horaires atypiques, le recours aux emplois précaires (pigistes, indépendants) mais aussi un accès difficile pour les femmes à certains métiers de l’audiovisuel.
L’étude pointe les difficultés rencontrées par les professionnel.le.s des médias dans leur conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle. Plusieurs freins pèsent lourdement sur les femmes : la répartition inégale des tâches au sein du couple, la fréquence des horaires atypiques qui caractérise l’activité des professionnel.le.s des médias et enfin, l’accès à la maternité qui semble fréquemment vécu comme difficilement conciliable avec l’exercice d’une activité professionnelle dans l’audiovisuel et avec une progression hiérarchique… Ainsi, 25,41 % des femmes salariées et 7,58 % des hommes salariés sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle le fait d’avoir des enfants les ont pénalisés sur le plan professionnel (déclassement, absence/refus de promotion, stagnation de carrière, etc.).
Une série de recommandations sont proposées par le CSA. Elles s’adressent au secteur, mais aussi aux pouvoirs publics.
Par exemple, aux pouvoirs publics :
- Définir des objectifs concrets/précis dans la législation en matière d’égalité des genres dans les ressources humaines pour les éditeurs de services de médias audiovisuels, à tout le moins pour tous ceux qui bénéficient d’un financement public ;
- Intégrer les questions de genre et de discriminations à la formation des professionnel.le.s de l’audiovisuel au sein des Ecoles et Universités ; mettre en place des politiques de soutien à la mixité au sein des différentes filières et produire des statistiques de genre ;
Par exemple, aux éditeurs de services de médias audiovisuels
- Assurer un monitoring des politiques salariales afin de prévenir le « gender pay gap » et publiciser les résultats ;
- Mettre en place des programmes visant à soutenir le développement de la carrière des femmes et favoriser leur accès aux postes de direction ;
- Formaliser et soutenir des initiatives visant à lutter contre le sexisme, le harcèlement, la violence de genre, tels que des workshops, mécanismes d’alerte, de suivi et de sanction et des structures de soutien ;
- Formaliser et soutenir des politiques visant à concilier vie privée et vie professionnelle: développement de services à la personne au sein de l’entreprise pour faciliter la vie familiale (crèche et garderie, prise en charge de frais de garde, …), aménagements relatifs à l’équilibre entre temps de travail et vie familiale (congés familiaux pour les femmes et pour les hommes, possibilité de faire du télétravail, …) etc. ;